vendredi 28 août 2015

Comme un cadeau


Je voulais vous parler de notre première randonnée à 4 dans un article au titre un peu pompeux du genre « Notre première randonnée à 4 au pays des volcans ». 

Et puis, en y réfléchissant, il m’est apparu comme une évidence que je ne pouvais pas aborder ce moment familial de cette manière. Cela aurait été m’attribuer des mérites qui ne me reviennent pas. 

Car de cette belle  aventure que j’ai vécue, je suis une simple participante bourrée de lacunes  et d’a priori…

Alors, j’ai plutôt eu envie d’en être la narratrice et partager ainsi avec vous ce cadeau que mon mari et leur papa nous a fait. Et peut-être de lui offrir en cadeau...

Mon mari a découvert la randonnée vers 20 ans et son esprit aventurier et son goût pour la liberté l’ont conduit à aller explorer de nombreuses régions, à gravir des montagnes dont le toit de l’Europe, , à marcher pendant des jours, à dormir dans des forêts, bref à avancer pour se dépasser.

A l’inverse, je suis une citadine qui arpente le bitume comme personne mais qui rechigne à l’effort et bien qu’ayant lu en long et en travers le « Copain des bois » de mon enfance ne sait pas se repérer sur une carte ou planter une tente.


La vie est ainsi faite que deux êtres très différents peuvent se rencontrer, s’aimer et partager des choses ensemble. Nous sommes partis en randonnée sur deux ou trois jours sacs à dos et chaussures de marche aux pieds alors que nous étions encore jeunes et sans enfants. J’ai beaucoup râlé et pleuré à chaque fois mais j’ai aussi adoré et avec le temps ces souvenirs sont restés parmi les plus intenses.

Nos enfants sont arrivés, pleins de vie avec l’envie de découvrir le monde. Et nous, l’envie de leur transmettre des valeurs et de leur montrer la beauté de la vie.

Je leur propose la culture, le monde de l’imaginaire ; mon mari leur offre la nature, le goût des choses simples. Nous leur transmettons confiance et tendresse.

Mon mari était déjà parti avec notre fils il y a deux ans pour une randonnée au sommet des crêtes d’Auvergne. Un souvenir rien qu’à eux qui a fait de notre grand bonhomme un petit marcheur hors pair et de son papa un professeur de belles choses.

Cette fois, c’est tous ensemble que nous avons choisi d’explorer les volcans d’Auvergne et de nous offrir une nuit à la belle étoile dans un cadre unique.


Avec leur papa, ils ont appris à comprendre les chemins et les balisages et à regarder sur une carte.


Ils ont compris ce que mettre un pied devant l’autre signifiait.

Ils ont appris la patience et le courage portant leurs petits sacs à dos et luttant parfois contre les ampoules aux pieds et les dénivelés.

Ils ont appris à regarder la beauté des paysages grandioses, retenu quelques noms de monts, de pics et de rocs.



Ils ont regardé les nuages et les pierres s’amusant à y voir des formes familières.

La nuit tombée, ce sont les étoiles qui se venues éclairer leur nuit.

Ils ont bravé leur peur et pris du plaisir à la moindre petite chose.



Un plat de pâtes 3 minutes à la sauce tomate, une tranche de saucisson ou un morceau de fromage se sont transformés en un repas gastronomique.


Ils ont découvert en toute confiance la nuit dans une tente pour la petite et à la belle étoile pour mon fils loin de toute civilisation mais au plus près de ceux qu’ils aiment.


Ils ont retrouvé des sensations pures comme de courir au milieu des hautes herbes, d’escalader des rochers, de regarder l’infiniment petit et la beauté des fleurs de montagne.



Pendant deux jours, ils ont marché, croisé des randonneurs, d’autres enfants mais aucun n’avaient partagé leur expérience.


Car eux seuls savaient ce que leur papa nous avait transmis. C’est un cadeau qu’il nous  a fait, un bien précieux et unique qui n’appartient qu’à nous.

J’ai été  à la fois actrice et spectatrice de ces doux moments, souvent à la traine avec mon genou récalcitrant mais toujours aux premières loges pour vivre cette histoire de transmission.

A la fin de la randonnée, ils marchaient tous les trois du même rythme pressés d’arriver, fourbus et en même temps porteurs d’un trésor qui, je l’espère, les accompagnera tout au long de leur vie.

Et ça m’a remplie de fierté de les voir ainsi, comme lorsque mon mari est fier de notre complicité.

C’est aussi cela être parent, regarder comment l’autre transmet son amour et comme dans un vase communicant en ressentir encore plus pour ceux qui comptent tant.


Alors keep calm,  because we are family.




4 commentaires:

appelez moi Madame a dit…

Génial, votre famille respire le bonheur, que de beaux souvenirs à 4!

Isabelle de Guinzan a dit…

Je trouve ça génial ! Merci Papa ! Moi aussi je serais bien fière de ma petite famille à ta place :)

Evelyne Untibebe a dit…

J'adore cet article. Il est bourré de tendresse, de bonheur et de complicité familiale... Et ces photos ! Elles sont magnifiques ! Merci de nous faire voyager avec toi dans cette jolie Auvergne. Moi j'avoue que je n'ai jamais fait de randonnée et je crois que ça me plairait mais ma citadine de fille est une râleuse hors pair quand il s'agit de faire 3 mètres..

coralie CCA a dit…

il est magnifique cet article dans tout ce qu'il respire de bonheur, de transmission, de fierté et d'amour <3