lundi 7 mars 2016

« Toi t’es nulle, t’es qu’ une fille ! »


Alors qu’on s’apprête à célébrer la Journée de la Femme, les idées reçues ont la dent dure même chez nos tout petits.

Et quand il s’agit des garçons et des filles, les clichés vont bon train.

Ainsi j’ai particulièrement apprécié le message de la dernière campagne Always qui tend à restaurer l’estime de soi des jeunes filles. Elle met également en avant le fait que dans notre société les filles sont souvent vues, y compris par elles-mêmes comme des êtres plus faibles notamment sur le plan physique. Pour l’occasion des émojis ont même été crées avec le hashtag #Commeunefille.


Mais alors que la publicité suggère que les petites filles sont plus préservées de ces idées reçues que les jeunes filles, je crois qu’il y a encore du chemin à faire.

Comme beaucoup de mamans, quand ma fille a eu 4 ans je l’ai inscrite à un cours de danse. Je l’ai admiré avec son joli tutu rose au milieu de toutes ses copines ballerines. Et puis l’année avançant, j’ai pu constater que ce n’était pas son truc. Adieu mes rêves de danseuse étoile mais bonjour ses rêves de Karateka !

Parce que Mademoiselle a souhaité intégrer, comme son frère, un cours de Karaté et donc dès 5 ans, c’est le kimono qui a remplacé le justaucorps.

Elle a tout de suite adoré et est arrivée avec son petit gabarit au milieu d’un cours composé à 90 % de garçons !

Ma fille tient de moi c’est-à-dire qu’elle est petite mais sous ses allures de puce, elle n’a rien à envier aux grandes plus costauds.

En plus de sa petite taille, elle a bousculé les codes de cet univers très masculin et au début elle a été malmenée par certains garçons.

Alors que dès le premier passage de grade, elle a obtenu le meilleur résultat, elle a eu à subir certaines moqueries.

Ainsi je l’ai récupérée en larmes après un cours parce qu’un petit garçon l’avait tapée et considérée qu’elle était moins forte parce que petite et fille !

Cela m’a profondément agacé et j’en ai parlé au prof (très à l’écoute) mais aussi au petit garçon. J’ai surtout parlé à ma fille en lui disant qu’il fallait qu’elle croit en elle, qu’elle avait plus que sa place parmi  ses comparses, qu’elle était forte et surtout qu’elle ne devait pas être sensible à ce genre de remarques. Et aussi, qu’elle devait accepter qu’elle était une fille et qu’elle était petite mais que cela faisait partie d’elle au même titre qu’elle a les yeux bleus ou des tâches de rousseur. C’est sa singularité qui fait d’elle un être unique, ni supérieure, ni inférieure aux autres.

Elle ne s’est pas laissée perturber et a continué le karaté. Certains des petits garçons qui l’avaient ennuyée sont partis, d’autres sont restés.

Et le miracle a eu lieu…

Ma fille a tenu bon, elle a fait une compétition et a gagné une médaille, là où les enfants de son âge ne sont pas sortis de leur club et a continué à progresser et à être l’une des meilleures.

Et un jour, j’ai surpris une conversation dans le vestiaire des garçons où l’un des enfants expliquait que ma fille était très forte. C’est un petit garçon qui la soutient depuis le début. L’autre garçon était d’accord.

Il n’était plus question de fille ou de garçon mais de Karateka car oui ma fille est une fille et pas des plus grandes mais elle est très forte dans sa discipline.

J’ai remarqué comme les cours de Karaté, les clubs de foot, les Skate Parc se féminisent car nos filles ont envie de faire les mêmes choses que les autres, même si c’est à leur façon.

Cependant faudra-t-il que ma fille revête son kimono pour qu'on la respecte ?

J'aimerai que seulement en la voyant ou en parlant avec elle, on voit à quel point elle est forte ?

Les filles doivent-elles toujours en faire plus pour être prises au sérieux ?

Je ne suis pas pour que les filles deviennent des garçons et les garçons des filles. J’aime l’idée que nous sommes différents mais je n’aime pas l’idée qu’il y ait des inégalités.

Si une fille adore jouer à la poupée et être une princesse, elle en a le droit. Mais si une fille a envie de courir après un ballon, où est le problème ? Et inversement.

Il y a donc encore du chemin même chez les plus jeunes mais les choses se font petit à petit grâce aux actes surtout.

Je suis très fière de ma fille qui a tenu bon et a su s’imposer là où elle en avait envie. C’est le temps, son travail et sa ténacité qui ont fait la différence, les autres n’ont pu que suivre ce petit bout de femme !

Et vous avez-vous du aborder ce sujet avec vos enfants un jour ?



2 commentaires:

appelez moi Madame a dit…

Bravo à ta fille! Quel parcours pour voir son jeune âge. Mon fils était un brin macho mais l'arrivée de sa soeur lui a fait le plus grand bien.
Lorsque j'étais petite je voulais jouer au foot mais mon papa n'a jamais voulu car "ça fait des grosses cuisses", j'ai fait de l'équitation.
Si ma petite, au caractère bien trempé, veut faire du foot, du karaté elle en fera. Nous sommes une nouvelle génération de parents, plus "ouverts", du moins j'ose l'espérer. Elle semble déjà savoir se défendre, au même âge son frère était plutôt victime. Bref, bravo à ta fille et lorsque j'étais petite j'étais jalouse des taches de rousseur de ma petite soeur ☺

Aggie a dit…

Rien que sur la photo on voit toute la détermination de ta puce!
Bravo à toi d'avoir trouvé les bons mots, et bravo à elle pour avoir su passer outre les remarques désagréables et pour ces super résultats!