jeudi 6 octobre 2016

Ce petit garçon qui grandit


Je ne sais pas  si vous avez vu la dernière publicité Ikea, celle où l’on découvre une mère et son fils faire des courses pour le premier appartement de celui-ci.  On voit l’enfant à travers les yeux de la mère et au lieu de voir un jeune homme, c’est un petit garçon qui fait ses achats chez le géant suédois. On ne comprend qu’à la fin qu’il est devenu adulte.


Cette publicité a fait le buzz et j'ai été touchée également car elle montre comme le temps passe et combien il n’est pas toujours aisé de voir ses enfants grandir  même si l’on est si fiers de les accompagner à chaque étape de leur vie.

A l’inverse, nos enfants ne rêvent que de grandir et d’être plus autonomes surtout quand ils sont en primaire.

Je retrouve tout à fait ce schéma à la maison.

Je suis cette maman qui me dit que le temps passe trop vite, qui a parfois envie de l’arrêter et même de revivre certains moments passés. Pourtant j’adore le temps présent et tout ce que nous vivons chaque jour.

Mon fils de 10 ans rêve d’émancipation car il est à la croisée des chemins. Nous venons de lui faire son propre trousseau de clés et il lui arrive parfois à la sortie de l’école de demander à rentrer tout seul. C’est assez comique car en fait nous venons le chercher en même temps que sa soeur mais il marche à 200 mètres devant nous. Il a vraiment l’impression d’être super grand !

Il demande de plus en plus à faire des sorties seul. Nous l’autorisons dans le quartier pour des très courtes distances. Il va ainsi chercher le pain ou faire le tour du pâté de maisons. Mais nous ne sommes pas encore suffisamment confiants pour lui permettre d’aller plus loin et trop longtemps.

Il sera au collège l’an prochain et il doit s’habituer petit à petit à être plus autonome mais mon dieu que cela passe vite…

Je le vois grandir : physiquement, il ressemble à un jeune homme et a des choix vestimentaires en adéquation. Cet été il a même voulu acheter du déo !

Mais surtout je le vois grandir dans sa tête. Il a déjà un pied en 6ème. Il est tour à tour charmant, posé, arrogant, taquin, indépendant, frustré, drôle, compréhensif… Il nous regarde comme ses parents mais aussi comme deux adultes avec nos qualités et nos défauts. 

Il devient LUI chaque jour un peu plus.

Et parfois, il redevient un petit garçon. Il s’enferme dans sa chambre pour jouer aux voitures faisant les mêmes bruits que lorsqu’il était un petit garçon de 2 ans. Ces « Vroum » et ses « Bang » me replongent toujours un peu en arrière.

Il n’a pas encore franchi le cap de l’adolescent et c’est une période troublante. Il a une petite voix, il accepte les câlins et les bisous, il a des expressions et des attitudes tellement enfantines…

Mais je vois pourtant le monde de la petite enfance s’éloigner et je sais que très bientôt il sera un adolescent.

Le mot est lâché et pourtant !

Quand je repense à ma propre adolescence et à ma vie de collégienne, ce sont surtout les moments passés avec les copains qui me reviennent en mémoire.

Alors que quand me reviennent les images de ma petite enfance, ce sont plus des moments familiaux…

Je sais qu’il va petit à petit devenir ce garçon qui va découvrir la vie  de grand mais comme cette maman de la pub Ikea, je serai là pour l’aider.

Ces images de lui petit appartiendront à notre mémoire familiale et en tant que parents, nous aurons de nombreux moments parmi lesquels nous reverrons notre enfant petit.

Tandis que lui ira toujours de l’avant et ses souvenirs d’enfance lui serviront  à se construire.


Il y aura toujours un double regard, ce regard qui est né quand il a pointé le bout de son nez.

En devenant parent, on accepte de comprendre que le temps n’est pas figé et que les choses ne sont pas immuables.

Il n’est pas rare d’entendre des personnes dire que depuis qu’ils sont parents, ils ont l’impression que le temps passe plus vite.

Et c’est tout à fait vrai, sans doute parce que le temps qui était seulement le nôtre devient aussi le temps d’un groupe familial.

C’est une période particulière que celle où son enfant n’est plus tout à fait un petit bonhomme et pas encore vraiment un ado.

Quelquefois, je pose un regard tendre sur les jeunes parents qui ont un tout petit bébé dans la poussette. Et j’avoue que je repense à tous ces doux moments de la petite enfance.

Les premiers mots, les premiers pas, les premières bêtises et toutes les suivantes, la manière dont tout est découverte pour le petit enfant comme pour les parents.

Ce qui est fou avec son enfant c’est qu’on est capable de le voir dans le temps présent mais que toute notre vie certains instants nous replongent dans le passé.

Je suis une maman nostalgique, un peu anxieuse devant ce nouveau pas dans la maternité.

 Je me demande même si je vais être à la hauteur de cet enfant, si je ne vais pas manquer cruellement de câlins et de bisous quand il ne voudra plus se blottir dans mes bras. Je suis fusionnelle et tactile.

Mais je suis aussi une maman qui aime voir sa progéniture prendre son envol et je sais que je serai fière de le voir grandir.

Photos, articles sur le blog ou souvenirs dans la tête, je prends tout car ce sont des doses d’amour !





4 commentaires:

Lucky Sophie a dit…

Idem ici, en plus, on a fait le grand saut du collège cette année ! Mais on regarde encore ensemble les photos de ses premières années blotties l'une contre l'autre dans le canapé ! :-)

Anonyme a dit…

Oui je comprends tout à fait, Jeanne a le même âge.... et je stresse! Elle est encore tellement petite fille, et à la fois tellement grande! Ainsi va la vie mais ce n'est pas un cap facile à passer pour les mamans ;))

Bises

Marie

N'estellOu a dit…

Ton article est tellement beau et juste. Il me fait encore plus prendre conscience qu'il faut profiter et immortaliser chaque instant passé avec nos touts petits .
On fête les 2 ans de ma puce vendredi prochain et je n'ai pas vu le temps passer.
Je suis triste et heureuse d'avoir terminé mon contrat à l'école car d'un côté j'aimais ce travail plus que tout , d'un autre côté je ne voyais que très peu les enfants.
Alors qu'en étant assistante maternelle, je prooofiiiiite !

Lucile de Guinzan a dit…

Mon petit chat n'a que 11 mois et pourtant ton article m'a super touchée ! C'est très bien dit...