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dimanche 17 mai 2020

55 jours dans la vie d’une famille confinée- 16 mars 2020/10 mai 2020



Vivre cette période si particulière en famille gardera le goût du bonheur mêlé à celui de l’inquiétude des lendemains qui déchantent. Alors que notre pays s’éveille et tente d’apprivoiser cet après, j’ai eu envie de faire une espèce de synthèse de ce que ce confinement a été pour notre famille et de ce qu’il a peut-être été pour nombre d’entre elles.

 Quoi de mieux que de l’avoir vécu ensemble, quoi de plus important pour des parents d’avoir pu garder un œil sur leur progéniture en ces temps troubles ? Il n’aurait pas fallu que cela se passe autrement et je pense que beaucoup de familles sortiront grandies de cette étape.

Pour autant, au-delà du scenario idyllique de la vie en famille véhiculée en grande partie par les réseaux sociaux, être confinés en famille n’a pas été une simple partie de plaisir. Nous n’avons pas été mieux ni moins bien que les autres et je pense que personne ne peut dire que cette vie confinée n’a été que joie et bonheur.


Mais tout le monde pourra dire qu’il a appris plus en sur lui-même et sur les siens lors de ces 55 jours.


 Tout s’est accéléré à partir du 11 mars ;  le 12, le pays se préparait à vivre sous la menace d’un nouvel ennemi appelé Covid-19. Cet ennemi était présent dans nos esprits depuis quelques mois comme un virus exotique réservé aux mangeurs de Pangolin… Et puis petit à petit il a fallu se faire à l’évidence que l’Italie c’était déjà un peu la France et que nous allions désormais devoir affronter ce rival invisible.

Tandis que le pays se mettait tant bien que mal en ordre de marche, chaque individu se retrouvait face à son destin. Ce n’était pas une guerre, pas une révolte mais une situation inédite dont nous ne mesurions pas vraiment la portée, ni les conséquences.

Nous étions comme tout le monde hagards, perplexes aussi, mais nous avons dû faire un choix en quelques heures. Le matin du 16, je m’installais pour ce premier jour de télétravail, les écoles, les crèches et les collèges venaient de fermer leurs portes et on pressentait qu’on devrait faire face à des événements qui marqueraient notre histoire contemporaine et familiale. Le midi, nous avons décidé qu’il faudrait partir, s’installer là où nous serions en sécurité quelle que soit l’issue prochaine. Paris nous a semblé hostile, notre appartement est devenu une prison de confinement avec ses murs étroits et ses fenêtres mitoyennes…
Le soir, nous roulions vers l’Auvergne retrouver notre maison refuge, écrin de ces jours dont nous ne savions pas combien de temps ils seraient…

Je reste aujourd’hui persuadée que nous avons fait le meilleur choix en venant ici, c’était la solution la plus adaptée pour ne pas se sentir encore plus enfermés. Les enfants ont profité du grand air, de la douceur du jardin, d’une maison qui leur a offert ces m2 qui font cruellement défaut à notre appartement parisien. C’était presque une question de survie dans notre cas.

La vie à la campagne n’a pas la même saveur que celle de la ville en ces temps troubles et comme en temps de guerre, elle est naturellement devenue l’Eldorado d’un monde meilleur. A juste titre, je pense car dans notre cas, même si tout n’a pas été toujours rose, nous avons vécu ici des moments exceptionnels.

Le confinement officiel a duré du 17 mars au 10 mai 2020 soit 55 jours.

Pendant presque 3 mois, l’Europe a été paralysée, figée dans un temps et le reste du monde s’est peu à peu plongé dans un repos inédit passant par la stupeur, l’abattement, la colère, la peur, l’incompréhension, le doute, la résilience, l’habitude…
Je peux dire aujourd’hui qu’à l’image du monde, nous n’étions pas du tout préparés à ce qui nous est arrivé.

Qui aurait pu penser que notre routine quotidienne souvent chèrement établie puisse voler en éclats en quelques heures ?


Ce que le confinement nous a appris en tant que famille ?


Il nous a appris à faire l’école à la maison. Ce ne fut pas facile. Il y a eu beaucoup de loupés de tous les côtés, une longue mise en place du côté du collège tandis que la routine s’est vite installée côté Primaire. Beaucoup d’ajustements et de mises au point avec les professeurs du collège dont l’enseignement n’était pas homogène mais petit à petit nous avons appris à recréer à la maison un espace de classe. Et je dois avouer que les enfants nous ont grandement facilité la tâche en étant souvent autonomes, particulièrement sérieux et assidus. Même si nous avons dû occuper ce poste, je crois que notre rôle s’est limité à être les garants de la continuité pédagogique et être le relais avec les enseignants. Pour notre famille, l’école à la maison  a très bien fonctionné (si je retire nos problèmes de connexion les premiers jours) à l’image du reste de l’année où nos enfants sont de bons élèves.  A l’heure actuelle, il n’est a priori pas prévu que les enfants reprennent le chemin de l’école et nous continuons sur le même rythme. Les enfants se sont habitués à cette routine même si je pense que c’est un peu plus dur pour notre fille qui vivait sa dernière année à l’école Primaire. Elle aura été amputée d’une partie de son enfance avec cette année raccourcie et j’aurais aimé qu’elle puisse y retourner quelques jours pour revoir ses amis.

Il nous a appris à travailler à la maison. Pour être tout à fait honnête, je pense que beaucoup d’employés étaient finalement bien plus prêts que nombre d’entreprises. La culture française du présentéisme a été mise à mal mais pourtant, les entreprises pourront être satisfaites car nous avons tous su garder le cap tout en gérant le quotidien. C’est d’ailleurs ce qui m’a le plus gênée dans cette période, le fait de ne pas avoir de séparation entre vie perso et vie pro car c’est un point très important pour moi. Malgré quelques couacs, j’ai cependant réussi (et je continue) à mener à bien mes missions. Au début, j’ai cependant fait un arrêt de travail car j’avais peur de ne pas arriver à m’organiser mais j’ai finalement compris qu’il était préférable de reprendre. Je reste stricte sur mes horaires (je suis d’ailleurs en partie au chômage partiel) tout en étant parfois plus efficace.  Ce schéma du travail va à mon avis profondément renouveler le marché du travail dans les prochaines années. Certaines entreprises ont d’ores et déjà annoncé prolonger le télétravail au moins jusqu’en septembre.


Il nous a appris à nous renouveler. Je ne peux pas me targuer d’être la reine des DIY et des gâteaux mais j’ai quand même réussi à proposer quelques activités nouvelles aux enfants. 


J’ai testé la pâte à modeler maison et les glaçons sensoriels pour la mini tandis qu’avec les grands nous avons tenté de nouvelles recettes. Mais surtout, les enfants ont largement appris de l’école de la vie. Des choses simples comme celle de voir la nature s’éveiller passant de l’hiver à la douceur du Printemps. . Les bourgeons ont éclos en de magnifiques fleurs de Cerisier, de Pommier, de Lilas, de Forthysia pour laisser la place à des feuilles solides verdoyantes et à de futurs fruits qui donneront au début de l’été. Les champs se sont couverts du jaune des pissenlits et des tâches colorées laissées par les fleurs des champs. Nous avons eu la chance de bénéficier la plupart du temps de soleil mais l’hiver nous a fait un dernier rappel lors d’une froide journée qui a laissé son blanc manteau pour nous émerveiller un peu plus. Les animaux n’étaient pas en reste, nous offrant chaque jour un superbe ballet entre les chevaux à qui nous rendions visite tous les jours, les bébés oiseaux qui ont éclos ou des rencontres étranges comme Mr Crapaud ou Mr écureuil. Il y a eu également les cailloux qu’on jette dans la rivière, les après-midi où on a jardiné en famille, ceux où grâce au beau temps nous pouvions nous prelasser dans un hamac.Le confinement a souvent eu des allures bucoliques dans notre cas et je crois que paradoxalement la citadine que je suis n’a jamais été aussi en communion avec la nature.














Et avec leur papa, les enfants ont pu découvrir le bonheur du travail manuel, la noblesse des gestes ancestraux qui permettent de créer quelque chose. Notre grand a ainsi aidé son papa à préparer du ciment. A deux, ils ont construit notre four à pain qui était un cadeau de mariage que nous n’avions jamais eu le temps de fabriquer. Désormais, nous allons pouvoir faire notre pain, nos pizzas et autre nans sans compter que cela magnifie notre jardin. Ils ont aussi eu le bonheur de créer un potager : bêcher, ratisser, planter, arroser… Ce n’était pas une mince affaire mais plus qu’une leçon de Physiques, ils en garderont un souvenir impérissable (et un savoir-faire).







Nous avons tous joui du plaisir d’avoir une maison et un jardin et évidemment là-dessus, nous ne sommes pas différents de tous ces citadins qui aujourd’hui rêvent de leur coin de verdure. Mon mari était déjà convaincu de cette vie à la campagne mais je dois dire que l’indécrottable parisienne que je suis a été vraiment ébranlée.

Parce que je me suis rendue compte (mais ça je commençais à le percevoir avant) que la vie parisienne avait des avantages mais aussi beaucoup de défauts, défauts qui ces derniers temps prenaient parfois le dessus rendant la vie en ville très difficile. Mais également, cela a remis en cause mon mode de fonctionnement interne car je suis clairement une cérébrale et il me manque beaucoup de compétences qui seront les seules qui serviront si un jour notre monde devait basculer… Je n’ai pas encore eu le temps de mieux me former mais je compte essayer de progresser au fil des ans et sans changer ma nature profonde, j’aimerais explorer de nouveaux territoires intérieurs. La seule chose que je sais peut être faire « d’utile » est de laisser un témoignage de ces jours.

Quand on y pense, nous sommes une bonne partie de la population (et j’en fais partie) à ne pas servir à grand-chose… J’ai particulièrement été interloquée par ce point puisque pendant deux mois certains ont mis leur vie et leur famille en péril montrant leur « utilité » tandis que l’autre partie de la population était bien  sagement à la maison à attendre que ça passe… C’est un peu raccourci comme analyse mais tout de même cela en dit long sur notre société.

Nous avons aussi dû apprendre à vivre dans une cellule familiale réduite au minimum et cela n’a pas été toujours facile… Mon mari et moi avons eu parfois des moments de grande tension. A l’inverse, nous avons aussi renforcé le lien qui fait que à nous 5, nous nous suffisons… Pour autant, il  a aussi fallu se priver des grands-parents avec des sentiments mêlés comme le manque, le sentiment de ne plus avoir de fondation, la peur les  15 premiers jours qu’ils ne soient malades, une certaine rancœur de se dire qu’ils sont un peu responsables de l’état actuel de notre monde, eux la génération dorée des Babyboomers… Nos RDV ont tour à tour pris des allures de confessionnal, de cour de justice ou de bureau des réclamations. Nous ne savons pas d’ailleurs quand nous les reverrons pour le moment.

On aura également eu la chance exceptionnelle de voir nos enfants se développer dans un cadre qui n’est pas forcément le leur. Ils nous ont montré leur force, leur résistance, leur créativité, leur sens de la vie et nous pouvons être fiers d’eux. Pour notre petite dernière, 2 mois représentent un temps important dans son développement. Elle aura appris plus de mots en 2 mois avec nous qu’en 6 à la crèche, c’est devenu une véritable petite fille qui occupe une place centrale dans la famille.  Elle a été conquise par sa vie à la maison de la montagne et aura tout aimé dans cette période. Notre grand garçon aura pu développer son talent d’artiste et ses projets musicaux. Loin des écrans (car nous avons eu cette chance d’être confinés loin de FortNite et de Netflix), il a su trouver le chemin vers la musique. Je garderai toujours en tête les vocalises de nos trois enfants sur Help ou She loves you des Beatles ! La grande a lu, écrit et a développé son sens de l’empathie… Elle est d’un naturel plus posée, plus intérieure mais elle a pu s’appuyer sur le soutien de son grand-frère. Elle a appréhendé ses peurs comme celle de faire du vélo ou de nourrir les chevaux et ça c’est un merveilleux cadeau que lui a fait le confinement.

Mais il y a eu aussi le confinement dans le confinement. Ces jours où l’on a envie d’être seul, ceux où l’on est pris de panique ou au contraire d’une euphorie qui nous fait croire que cette vie est bien plus douce finalement. Ces jours où l’on doute de ses choix, où l’on a peur de son avenir et où l’on se remet à penser au bon vieux temps…

On aura quand même appris beaucoup les uns des autres alors même qu’on pensait parfois se connaître par cœur.

Comme pour les vacances, les premiers jours nous ont semblé passer très lentement alors que les deux dernières semaines ont filé. On finissait par s’habituer à ce train-train et le déconfinement va nous sembler un peu comme une douche froide. On a réussi à tenir 55 jours, une goutte d’eau dans l’histoire de l’Humanité mais une éternité pour notre monde moderne qui ne supporte pas le ralentissement. Et il a fallu apprendre à vivre sur un territoire restreint munis pour chaque sortie de la précieuse autorisation. Quand on y pense, il y avait bien longtemps qu'on ne nous avait imposé de telles restrictions de mouvement. 

Nous en tirerons certainement les conséquences dans le futur, nous devrons certainement prendre des décisions qui modifieront notre mode de vie, aller vers une tendance plus Slow life, respectueuse de la nature.

 « Qui peut le plus, peut le moins » dit le dicton populaire. Ce devra être notre Mantra dans les prochaines années car nous avons appris à vivre moins vite, à un coût réduit et avec moins de choses.

Mais nous ne savons pas de quoi demain sera fait pour le moment alors dans quelques semaines, nous devrons surement quitter notre havre de paix, sortir de cette torpeur pour essayer de prendre des décisions sur le long terme… Et moi qui avait décidé de ne plus me projeter !

Je ne sais pas non plus quelles séquelles garderont les enfants de cette période où leur vie de tous les jours a été chamboulée. ils ont souvent une faculté d'adaptation plus importante que nous et une analyse toujours juste.

Bon courage à tous pour les prochains jours.


  

lundi 21 janvier 2019

#10Yearschallenge, un éclairage sur notre société 2.0




2009-2019, c’est le fameux #10Yearschallenge qui enflamme en ce moment les réseaux sociaux et particulièrement instagram avec des millions de publications.

Le principe : une photo de soi en 2009 et une autre en 2019. Ce hashtag aux allures de challenge anodin a réussi son pari car il a su mobiliser nombre d’utilisateurs les obligeant à s’interroger sur ces dix années écoulées.

10 années où les réseaux sociaux ont explosé modifiant nos comportements pour le meilleur et pour le pire.

Instagram n’existait pas encore, Facebook était à la mode et c’est là que le nouveau monde se faisait. 

Les photos se partageaient encore avec précaution voire méfiance. En témoigne les difficultés qu’ont eues la plupart des participants au #10Yearschallenge à retrouver un cliché d’eux en 2009. Il serait intéressant de refaire ce challenge dans 10 ans et je suis sûre que personne ne rencontrerait ce genre de problème au vu du nombre de clichés mis par jour sur Instagram !

Ce #10Yearschallenge m’a également permis de voir que le monde de l’influence parental avait quelque chose de très intéressant qu’il semblait faire disparaître les différences d’âge. 

Deux femmes qui ne se seraient probablement jamais rencontré avant se « follow » désormais comme si elles avaient toujours été les meilleures amies du monde. Quel était alors le rapport entre une jeune fille de 19 ans qui découvrait l’amour, venait d’obtenir un diplôme… et une autre de 30 ans qui affirmée dans son job devenait maman. Dix ans plus tard elles semblent avoir presque la même vie ! Un job, une famille, une maison… Elles sont devenues les mêmes femmes ! J’ai des amies virtuelles qui ont 10 ans de moins que moi et qui donnent pourtant l’impression via les réseaux sociaux d’avoir déjà accompli tout ce qu’une femme adulte devrait avoir fait. On dirait que derrière le parfait cliché familial, c’est un mode de vie qui se distingue peu importe l’âge ou le milieu social de la personne qui le poste. Cette uniformisation des réseaux sociaux m’a très souvent interpellée auparavant mais ce #10Yearschallenge me l’a confirmé une fois encore !

Un autre point qui a été mis en lumière par ce challenge est une amélioration de notre esthétique. En 10 ans d’Instagram, tout le monde semble avoir gagné en bon goût. Les photos sont plus soignées, les couleurs plus belles, beaucoup ont progressé en photographie et même on a l’impression que les gens sont plus beaux ! Mieux habillés, mieux coiffés, au lieu d’avoir pris en rides et en teint gris, la plupart d’entre nous semble s’être « bonifié » avec le temps… Là encore, c’est un trait général d’Instagram qui semble proposer à « Monsieur et Madame Tout le monde » d’accéder au beau. Leurre ou vérité, on le saura peut-être plus dans 10 ans !

Evidemment l’attrait principal de ce #10Yearschallenge est d’avoir fait souffler un vent de nostalgie sur les réseaux. De l’introspection à faire pleurer dans les chaumières, des grands moments de remise en questions, des « c’était mieux avant » ou « je détestais cette personne que j’étais alors »… On a eu droit à tout et dans tous les styles ! Certains ont choisi de mettre deux photos côte à côté, d’autres une seule photo d’eux en 2009. Certains ont choisi de faire passer « ces moments d’avant » en story. Pour quelques-uns, il a été impossible de trouver une photo « potable » tandis que d’autres ont choisi de nous inonder de photos de cette période. Nous avons tous nos raisons de participer à ce challenge, tous notre façon de le faire…

10 ans c’est une éternité et une goutte d’eau dans une vie. Parfois il semble ne rien se passer en 5 ans et au contraire en une année une vie peut être transformée ! Mais peu importe car 10 ans résonne comme un glas pour la plupart d’entre nous et ce depuis notre tendre enfance puisqu’on a coutume de célébrer le passage à la dizaine comme une étape.

Ces questions autour du temps qui passe occupent l’être humain depuis la nuit des temps (Que dirait Proust s’il vivait en 2019 ?) et il n’est pas alors idiot que cela revienne sur les réseaux sociaux… Mais ce qui est nouveau c’est que cette question semble être au cœur de nos préoccupations individualistes.

Laisser une trace, toujours et encore…

Alors peu importe que beaucoup disent que ce #10yearsChallenge est un gros coup de Big Brother pour récolter des données personnelles qu’il pouvait encore ignorer…

Le #10YearChallenge est sans contexte un succès pour Facebook et Instagram qui confirment qu’aujourd’hui, ils sont les seuls « médias » à pouvoir mobiliser le grand public partout dans le monde.

C’est certainement aussi une donnée sociologique sur notre époque qui restera peut-être dans quelques années comme l’un de ces phénomènes ayant caractérisé notre société 2.0

Ce challenge a principalement été compris et interprété sous l’angle personnel mais d’autres ont voulu s’en servir pour attirer notre attention sur des phénomènes plus larges que notre petit nombril. En témoigne cette photo de la banquise qui a presque disparu en 10 ans. N’est-ce pas finalement ce qui devrait être la règle et non l’exception ? N’aurions-nous pas plus à dire en parlant de notre monde plutôt que de soi quand on a à disposition une telle audience ?



Pas sûre que nous soyons prêts à l’entendre mais dans 10 ans peut-être que nous n’aurons pas le choix ?

PS : je précise que j'ai participé au #10yearschallenge sur mon fil Instagram avec une photo choisie représentant mon plus beau rôle, celle d'une maman épanouie, celle que j'étais il y a 10 ans et que je suis aujourd'hui








mercredi 5 décembre 2018

Réussir la diversification épisode 1 : pourquoi je donne aussi des petits pots à mon bébé !




Ma petite L. va fêter ses 9 mois et elle mange désormais le midi et le soir. On reste sur les purées même si j’ai commencé à introduire les morceaux et certains féculents. Elle continue d’être allaitée et le lait reste son aliment préféré. Elle mange à la crèche 4 repas par semaine, le reste du temps elle prend ses repas à la maison.

Contrairement à ce qu’on prétendait à la naissance de mon ainé en 2006, il est aujourd’hui recommandé de commencer la diversification vers 4 mois (contre 6 auparavant) et d’introduire assez rapidement toutes sortes d’aliments pour éviter les allergies. Mon mari a toujours eu à cœur de faire goûter au plus tôt certains produits à nos bébés. C’est ainsi que L . a été familiarisée vers 3 mois avec certaines saveurs de légumes ou de fruits. Elle a aussi senti l’odeur du chocolat chaud, du yaourt…

Cependant, nous avons attendu 4 mois pour commencer les fameuses petites purées et pour la première fois de ma vie, je n’ai pas hésité à lui donner des petits pots !

Bien sûr j’ai un super robot (dont je vous parlerai bientôt) avec lequel je réalise avec amour beaucoup de préparations pour ma miss. J’en suis très contente et évidemment ma première purée a été mitonnée dans mon robot multifonctions Dbb 6 en 1.

Mais maman de 3 enfants avec une activité professionnelle prenante, j’avoue avoir franchi le pas du petit pot !

Alors pourquoi est-ce que j’ai changé d’avis sur les petits pots (alors qu’auparavant j’étais très réservée quant à leur utilisation) et en donne désormais à ma fille sans culpabiliser ?

D’abord parce que je pratique de plus en plus le lâcher prise… Avec trois enfants c’est une question de survie parce que les soirées sont déjà suffisamment rythmées … Je ne veux plus me mettre la pression en me traitant de mauvaise mère parce que je donne un petit pot à mon bébé. J’ai déjà assez d’occasions pour me sentir dépassée… Comme L. mange avant les grands, cela me permet de faire son repas et son diner assez vite tout en préparant celui du reste de la famille (qui est assez simple en semaine). Le weekend j’essaie de lui préparer des « petits-plats maison » mais si je veux un peu faire la grasse matinée ou aller me balader, avoir à disposition des petits pots me permet de ne pas stresser sur les timings (car elle mange assez tôt).


Ensuite parce que j’ai confiance… Confiance en certaines marques, confiance que j’ai acquise au fil du temps grâce à des expériences immersives. En effet, j’ai eu la chance de découvrir les coulisses de la fabrication d’un petit pot Bledina en visitant l’usine en 2014 puis les champs partant à la rencontre d’agriculteurs passionnés. Je suis venue, j’ai vu et j’ai vaincu mes préjugés ! Au contact des équipes ou des produits, j’ai pu constater que l’ensemble de la chaîne était très contrôlée, que les matières premières étaient rigoureusement choisies et que la traçabilité des petits pots de bébé était l’une des plus strictes ! Les industriels ont fait d’énormes progrès et je ne peux que le reconnaître.


Parmi ces efforts notables, celui qui a fini de me convaincre est le passage à l’agriculture biologique chez certains leaders à commencer par Blédina… Car je vais être très honnête, je ne donne à ma fille que des petits pots Bio. Nous nous nourrissons principalement de fruits et de légumes bio à la maison, je ne me voyais pas donner autre chose à notre bébé ! Tous les plats que je lui prépare sont faits à base de produits bio, je continue de l’allaiter pour qu’elle bénéficie des bienfaits du lait maternel, les petits pots que je lui donne sont donc conformes à notre philosophie ! J’ai ainsi pu goûter la gamme bio de Blédina et j’ai été agréablement surprise tant par la simplicité des recettes que par l’authenticité des saveurs. Le seul bémol est de ne pas encore les trouver partout dans les supermarchés mais je pense que le segment va augmenter dans les années à venir d’autant que le rapport qualité-prix est imbattable !

Par ailleurs, les petits pots de fruits ou de légumes proposent beaucoup de recettes mettant en valeur le produit brut. Ainsi la marque Good Gout place l’éveil sensoriel de bébé au cœur de ses préoccupations : couleurs et saveurs viennent régaler les sens de bébé. J’ai eu la chance de recevoir une box diversification composée de petites gourdes de légumes et de fruits. 



Des recettes simples à base d’un produit pour que bébé se familiarise avec chacun d’entre eux : carotte, brocolis patate douce, ananas, pomme, poire, mangue… Autant de goûts à partager avec bébé ! J’aime beaucoup le format gourde des produits car c’est super facile à transporter partout ! Pour les légumes, il suffit de les faire réchauffer avant de les servir; pour les compotes sucrées, je clipse une petite cuillère pour le plus grand bonheur de ma mini qui adore manger comme une « grande » !




Il y a juste ce qu’il faut et surtout que du bon ! En plus, la marque Good Gout propose une vraie gamme après la diversification avec des recettes équilibrées et inventives pour l’enfant qui grandit. Cela permet de prolonger facilement l’offre.







Et en plus , Good Gout veut faire bouger les choses en matière d'éveil au goût et a lancé une grande consultation à laquelle vous pouvez participer ici jusqu'au 7 janvier.

Et puis aujourd’hui, il y a même des petits pots qui sont aussi bons que du fait-maison ! C’est le pari qu’a fait la marque Little Gustave, la première gamme de petits pots réalisés de manière artisanale. Tout est fait à la main : du lavage des légumes, en passant par leur épluchage ou leur découpage. Les ingrédients  sont cuits à la vapeur, puis les petits pots remplis et encapsulés. Toute cette préparation manuelle permet une qualité unique toute en transparence, suivant le rythme des saisons et made in France. Little Gustave fonctionne sur abonnement avec chaque semaine une nouvelle sélection de 9 petits pots adaptés aux âges de l’enfant. Pour les recevoir, il suffit de s’enregistrer avec l’âge de l’enfant à nourrir et hop vous êtes livrés en quelques jours ! J’ai reçu une commande pour ma puce et j’ai été bluffée par la qualité des textures et des goûts. Ma puce apprécie et de mon côté je valide la démarche. En plus les prix proposés sont assez intéressants puisqu’en fonction du nombre de petits pots commandés le pot à l’unité revient entre 1,60 et 2 €.









On peut dire que les marques d’alimentation infantile ont beaucoup progressé. Les grands groupes ont joué le jeu de la transparence, se sont inspirés de plus petites marques. Les petites marques ont su imposer des exigences de qualité en innovant par des recettes ou des formats inédits. Dans une démarche éco-responsable, je regarde tout ce qu'on mange encore et toujours et j'essaie de limiter les produits "nocifs" . Il y a beaucoup de choses que j'ai éliminé mais j'ai confiance en certaines marques d'alimentation infantile notamment dans celles que j'ai citées.

En tant que maman j’ai évolué aussi parce que les petits pots pour bébé n’ont plus rien à voir avec ce qui existait auparavant. Aujourd’hui, j’ai le choix entre des produits de qualité et je peux avoir confiance dans l’offre que je trouve dans mes supermarchés ou sur le net.
Je vois dans le petit-pot un facilitateur de vie, un accompagnateur de mon quotidien qui me permet de choisir le meilleur pour mon bébé.

Ma petite L. aime tous les goûts, elle mange volontiers des bons petits plats, des petits pots bio ou les bonnes purées de la crèche. Elle découvre, tâtonne, se familiarise et poursuit sa diversification de la même manière qu’elle l’a commencé : avec simplicité et authenticité !

Et vous, adepte des nouveaux petits pots ou fidèle à la purée maison ?






lundi 12 novembre 2018

Doit-on inculquer le goût de la compétition à ses enfants ?



Dans notre monde moderne, le goût pour la compétition est une valeur. On encourage les enfants dès leur plus jeune âge à se mesurer entre eux, se comparer, se défier, se dépasser, faire mieux que l’autre…. Toutes sortes de qualificatifs qu’on a tendance à grouper sous le terme de « compétition ». Aucun milieu social, aucun sport ou activité ne semble échapper à cette injonction et pour beaucoup de parents c’est même une notion qu’ils ont envie d’inculquer à leurs enfants.

Tout est organisé pour que les enfants développent leur compétitivité d’ailleurs : peu de sports sont proposés sans que les enfants ne doivent passer par cette étape, beaucoup d’émissions de TV qu’ils adorent sont basées sur l’idée de compétition (The Voice, The Voice Kids, DALS…). A la maison, il n’est pas rare qu’ils entendent que dans la vie, il faut bien travailler, tout faire pour être le premier. A l’école, l’esprit de compétition est également omniprésent mais il est souvent interdit de le dire tout haut. S’il est vrai que les enseignements actuels tentent de minimiser cette notion, parfois lourde à supporter par les enfants, beaucoup de discours notamment dans le Supérieur vont dans le sens contraire. C’est la course aux bons collèges puis aux bons lycées, l’obligation d’excellence, le nombre de places limitées dans telle ou telle section…

Même les loisirs n’y échappent pas avec par exemple les écoles de ski où les parents s’empressent d’inscrire leurs enfants à la conquête de chamois et autres flèches !

La compétitivité est un mode de vie, a « way of life » dans notre monde qui en dit long sur ce que nous sommes et nous voulons dans un avenir commun. « Nés pour gagner », « être le meilleur », « être le premier », tout un vocabulaire qui est attaché à la notion de compétition et qu’on trouve facilement dans les publicités, à la télévision ou sur les réseaux sociaux...

C’est un sujet que j’avais envie d’aborder depuis longtemps mais je n’avais pas trouvé encore le temps ou le prétexte…

Et puis mardi matin, notre fils ainé qui est par ailleurs très sportif avait un cross au collège. Il nous l’a dit sans mettre de forme, il avait envie de gagner ! Il a étudié le trajet, identifié ses éventuels adversaires, choisi un petit déjeuner adapté… Bref il s’est préparé comme un champion avec toute la concentration qui va avec et… il a gagné ! Car notre fils est comme ça, un genre de force tranquille qui aborde la compétition comme certains vont acheter le pain !

Pour être très honnête, nous avons un regard très critique sur la notion de compétition car elle est souvent dans la réalité assez violente. Combien de parents ai-je vu pousser leurs enfants pour qu’ils gagnent au point d’en oublier la notion de plaisir ? Combien d’enfants ont très tôt la volonté de se mesurer à l’autre… La compétition se fait rarement dans la sérénité. 

J’ai toujours détesté la compétition enfant surtout dans le sport. J’ai fait de la gymnastique et j’avais un certain niveau mais j’ai arrêté quand il a fallu que j’aille faire des compétitions. Mon professeur avait beau m’encourager, je trouvais toujours des excuses pour éviter cette échéance… Cela était valable pour toutes les activités où je devais me mesurer à un autre… la fuite plutôt que la confrontation, s’effacer plutôt que de devoir éliminer l’autre. Car chez moi, ce n’était pas le fait de me dépasser ou de produire de l’excellence qui était un problème mais bien plutôt un handicap lié à une extrême empathie pour l’autre… Pourquoi est-ce que pour gagner, il faudrait que l’un perde ? Je pense que je ne tiendrais pas plus de 2 jours à Koh Lantha (sorte de sacrifiée sur l’autel de la gagne) !

 Par contre, j’ai toujours été très à l’aise pour parler en public, présenter des oraux… Je crois qu’être seule face à moi-même est plus facile.

Mon mari a une vision beaucoup plus macro de la chose : il excelle dans beaucoup de domaines mais ne ressent pas le besoin de se confronter à l’autre… Pourtant il encourage parfois nos enfants à se confronter à l’autre dans le cadre de compétitions organisées et cadrées. Il les soutient et les coache non pas seulement pour qu’ils gagnent mais surtout pour qu’ils s’appliquent à faire de leur mieux tout en apprenant.

Comme je vous l’ai dit, notre fils est très serein face à un challenge surtout quand il pense avoir ses chances. Je pense qu’au fond, c’est le plus compétiteur de la famille mais sans pour autant se revendiquer comme tel. Quand il a décidé qu’il avait son avantage, il peut déployer concentration et  énergie et nous épater ! C’est d’ailleurs un enfant qui nous ramène souvent des médailles ou qui reçoit des compliments sur ce qu’il fait.  Il a compris que parfois si on veut sortir du lot, il faut un peu se dépasser… Pour autant, je ne crois pas qu’il soit animé par la volonté de gagner sur l’autre. Il fait du karaté depuis qu’il est tout petit et je pense que ce sport de combat lui a appris à comprendre qu’on peut gagner une fois et perdre l’autre. Il a des clés de compréhension que seuls les pratiquants d’arts martiaux peuvent comprendre.

 Quant à notre fille ainée, elle est très scolaire, elle aime bien réussir. Elle déteste perdre aux jeux par exemple. Il est important pour elle de se distinguer, de faire de son mieux mais elle place son sens de la compétition dans ce qu’elle a choisi.

Alors même que nous ne sommes pas des accros à la compet, nos enfants ne sont pas réticents à se mesurer à l’autre mais cela ne les obsède pas… Et en tant que parents, nous avons dû prendre position sur ce sujet : leur apprendre à se faire une place sans pour autant écraser l’autre, leur expliquer notre position tout en respectant la leur.

Nous les accompagnons avec bienveillance, leur apportons notre soutien total lorsque l’envie de compétition les saisit mais notre discours est assez clair.

La compétition doit être une affaire personnelle et surtout ne pas être une réussite du parent par procuration. Dans le sport surtout, il n’est pas rare de voir des parents revivre leurs propres espoirs et cela peut vraiment être dangereux pour l’enfant…

La notion de compétition est tellement complexe que je préfère parler aux enfants de dépassement de soi et de plaisir de bien faire.

Ne pas en avoir peur, ne pas l’aduler, ne pas en faire un but mais plutôt un moyen.
Rester loyal, rester humble , s’aimer pour aimer l’autre…




lundi 9 juillet 2018

Moi j’aime bien les petites mamies qui aiment les bébés



Oui c’est vrai je les aime bien ces petites mamies qui ont les yeux qui pétillent quand elles voient un bébé…

Pas celles qui vous donnent des conseils à la manière de « De mon temps, on … »

Pas celles qui touchent votre bébé sans vous demander…

Pas celles qui ont l’âge de ma mère…

Non je vous parle de ces petites mamies qui ont un âge canonique, de celles qui savent que leur passage sur cette terre n’est pas éternel.

Celles-là quand elles voient un bébé, c’est toute leur jeunesse qui leur revient en pleine face, tel un feedback sur leur vie.

Je n’ose pas leur demander ce qu’elles voient : est-ce qu’elles se revoient jeunes mamans pouponnant des bébés qui sont du 3ème âge aujourd’hui ?

Est-ce qu’elles se revoient enfant, au temps d’une innocence sublimée par l’éloignement des années ?

Depuis que ma petite L. est née, je retrouve cet échange avec ce 4ème âge qui semble souvent affranchi de la bienséance et des conventions.

C’est de l’émotion que je vois quand elles regardent mon bébé, parfois même des larmes leur montent…

Un jour, j’ai croisé un couple avec une très vieille dame qui avait dû être très belle autrefois. De ce temps passé, elle avait gardé la coquetterie même si son corps ne lui répondait plus. Elle s’appuyait sur sa moitié (plus en forme), elle devait commencer à souffrir de sénilité mais elle m’a touchée quand de sa petite voix fragile, elle m’a demandée si elle pouvait regarder mon bébé.

Elle a plongé le temps d’un instant ses yeux bleus clairs et profonds dans les yeux bleus et innocents de ma poupée.

Et j’ai eu l’impression que ces deux personnes étaient détentrices d’un savoir ancestral et immatériel.

Le visage de cette mamie s’est illuminé et ses yeux n’étaient plus ceux d’une nonagénaire mais avaient retrouvé la douceur de sa jeunesse.

L’échange a duré quelques secondes mais il était empreint de beaucoup de force.
Moi j’aime bien les petites mamies qui aiment les bébés parce que je trouve cela rassurant sur le monde qui nous entoure.


Nous sommes des humains et ce genre de moments est là pour nous le rappeler.

Dans Ponyo sur la Falaise des studios Ghibli, il y a une très belle scène à la fin sur le passage entre les générations. C’est plein de symboles et de métaphores sur ce cycle qu’est notre vie.

Pour les petites mamies qui aiment les bébés c’est un shoot de vie, parfois une émotion qu’elles ne contrôlent même pas elles-mêmes. C’est même parfois plus fort qu’elles, comme un besoin vital d’approcher ce tout petit.

J’ai vu des yeux s’embuer juste pour un regard de bébé, j’ai vu des mains trembler d’excitation devant cette peau douce de tout-petit, j’ai vu des corps s’animer, des sourires se former et des visages s’éclairer…

C’est une confrontation entre une fontaine de Jouvence et un puit sans fond. Un être attiré par un autre alors même que tout les sépare… Un échange immatériel intense et irrésistible.

Alors oui, tant qu’il y aura des mamies pour aimer les bébés, je serai tranquille.