vendredi 12 avril 2013

Le point sur l’alimentation de la diversification à 3 ans : enjeux, réflexions et informations.



Le 26 mars dernier, je me suis rendue à une conférence autour de l’alimentation des tout-petits à la salle Wagram.

Orchestrée par Bledina et organisée sans médiatisation, étaient réunis pendant une journée des pédiatres, des pédopsychiatres, des nutritionnistes, des spécialistes de la petite enfance, des sociologues, des industriels, des agriculteurs, des journalistes et des parents blogueurs  afin de parler de cette période charnière dans la construction de l’enfant et plus précisément de son alimentation.

Le constat de départ est assez simple : tous les parents s’accordent pour reconnaître que  la période  0/3 ans est la plus importante en la matière notamment pour sa santé future et pourtant beaucoup méconnaissent les besoins spécifiques du tout-petit.  C’est ainsi que Didier Lamblin, directeur général de Bledina a introduit la journée.

Si j’ai fait attention à ce que mes enfants mangeaient petits (et je continue) en privilégiant le bio, le frais et le bon, j’ai parfois eu des doutes , commis des erreurs ou me suis juste posée des questions.
Parmi les erreurs que commettent les parents d’enfants entre 6 mois et 3 ans , il y a souvent :
  • un trop grand apport de protéines (avec des portions de viande trop importantes ou à tous les repas)
  •  le manque de consommation de légumes ou de fruits
  • l’addition de sucre ou de sel inutiles voire néfastes
  • le côté trop gras de certaines pratiques.
  •  Un des pédiatres a préconisé également l’utilisation systématique du lait de croissance mais pour ma part, je reste encore un peu réservé sur ce point …

Aussi,  il y a urgence à informer toutes les catégories afin de lutter dès la petite enfance (voire à mon avis dès que la maman apprend qu’elle est enceinte) car aujourd’hui on en est sûr : le capital santé construit dans les 1000 premiers jours (et là on parle de la conception à 2ans) va influer sur les maladies qu’on va développer adulte !

Après des décennies où l’on a surtout favorisé la guérison des maladies, les spécialistes proposent d’agir en avant du problème !

L’idée est de savoir comment agir afin de donner les bonnes pratiques à tous .

D’abord, il existe de nombreux organismes qui sont là pour donner des pistes de réflexion , établir des rapports (l’AFDAS, la DOHAD…).

Ensuite l’information va se diffuser via les pédiatres, les nutritionnistes voire les médias. Cependant, en tant que parent, on sait très bien que peu de pédiatres prennent le temps d’informer les parents à cause d’un emploi du temps souvent très rempli. Il existe cependant depuis peu un site à l'usage des parents , mpedia qui est fait par des pédiatres. On y retrouve beaucoup d'informations pratiques et utiles.

Quant aux médias, il n’est pas toujours facile de reconnaître le vrai du faux.

Les parents que nous sommes se retrouvent un peu perdus et n’ont d’autre choix que de s’écouter, d’apprendre et parfois de faire des erreurs…

La bonne nouvelle est que la plupart des parents font quand même plutôt bien les choses en ayant conscience que leur bébé doit bien manger. Beaucoup de parents préparent ainsi eux-mêmes les repas de bébé mais ils ne sont pas toujours conscients de ce qu’ils peuvent donner, dans quelle quantité… Mais là où cela pose problème c’est quand les parents n’ont pas conscience de ce lien entre alimentation donnée enfant et santé adulte.

Pour être franche, les industriels ont une large part de responsabilité dans cette méconnaissance car longtemps ils n’ont pas été très clairs sur leurs recettes mais aujourd’hui des grandes marques comme Bledina notamment ont conscience qu’il faut être plus transparent. En effet, la peur alimentaire est certainement une des angoisses actuelles les plus importantes  d’autant qu’il ne se passe pas un mois sans qu’un scandale éclate… Les industriels et les professionnels de santé ont donc une lourde tâche : rassurer et redonner confiance. Il y a encore beaucoup de raisons de s’inquiéter de ce qu’on mange et encore plus de ce que mange les enfants !

Néanmoins, il faut aussi garder à l’esprit que bien manger doit avant tout être un plaisir, un moment qu’on partage en famille. Aller faire les courses notamment au marché, préparer le repas, goûter et mélanger les saveurs… A la maison, les enfants aiment depuis toujours préparer des gâteaux, nous aider à éplucher des pommes de terre… Et ensuite s’asseoir à table et manger tous ensemble. Quand j’ai entendu Mr Stéphane Clerget, très grand pédopsychiatre parler de " créer de la famille " au moment du repas, cela m’a tout de suite renvoyé à la notion de lien dont je parle sur le blog. Le repas est un moment de construction  familiale très important. Notre façon de manger ou d’appréhender la nourriture peut influer sur la façon de manger de nos petits. Il est sûr qu’un enfant à qui on ne propose que des frites assis devant la télé va croire que c’est ainsi que le repas doit se passer. Je précise cependant que c’est une piste de réflexion et non une vérité absolue (je pense notamment aux pauvres parents que je connais et dont les enfants ne mangent rien).

Quelques gestes simples peuvent être faits  par tous comme privilégier les légumes ou les fruits frais par exemple. L’idée aussi est de proposer régulièrement des aliments variés à son enfant, de l’éveiller même si celui-ci n’y touche pas . Et surtout éviter le gavage ou de forcer son enfant…

J’ai alors compris ce que je faisais parmi tous ces grands savants : nous les parents, nous sommes souvent loin d’être parfaits  mais nous sommes les principaux acteurs de l’éducation. Nous pouvons choisir et orienter nos choix et nous avons aussi notre mot à dire !

Nous n’avons pas envie d’être culpabilisés ou d’avoir peur mais de recevoir des conseils pertinents et c’est de la responsabilité des pouvoirs publics de nous écouter et de nous éclairer.

C’est ainsi que ce forum était construit. Après une matinée de conférences, des groupes de réflexion ont été constitués afin d’aborder des thèmes de réflexion et des pistes.

A l’issue de cette journée de réflexion, 3 axes ont été dégagés et vont conduire à d’autres  journées comme celle-ci.

1/ Les 1000 premiers jours : comment en parler ? Vers qui ?
2/ Comment favoriser la consommation des fruits et légumes, notamment via l'offre alimentaire ?
3/ Quels sont les moyens pour bien communiquer sur l'alimentation infantile auprès de chaque population et plus particulièrement auprès des populations en situation de précarité ?

J’ai apprécié cette journée car elle a été abordée sur un angle très intelligent : plutôt que de toujours traiter le mal par le mal, il s’agit de repenser nos façons de manger et de donner à manger, retrouver une certaine " naturalité " et un " instinct " pour manger comme l’a dit très justement le Dr Siméoni.


Voir aussi l’avis de Paulette sur cette journée.



4 commentaires:

Marion Petites Marionnettes a dit…

Ce devait être très intéressant! Et c'est un sujet tellement complexe et vaste! Difficile de ne pas trop culpabiliser... mais ça me semble impossible une alimentation parfaite! (même pour nous);-)

Arwen a dit…

Dommage que ces conférences se passe toujours dans des grandes villes. J'aurai bien voulu y participer, ça avait l'air très intéressant. Surtout que je rencontre pas mal de soucis avec ma fille et son alimentation.

Madame Moustick a dit…

Les échanges ont dû être passionnant ce jour-là !

Mme Statler a dit…

ça devait être super intéressant.
les petits pots j'en ai donné, un peu, ceux aux carottes aux pommes. Parce que oui, ça m'ennuyais de prendre autant de temps pour 20g de purée...
ceux avec viande ou poisson j'en ai donné aussi, rarement. mais j'avoue que si j'avais un troisième je n'en donnerai plus du tout...